
« Selon le Vérificateur général (un organisme indépendant malien de lutte contre la corruption), chaque année depuis 2013 il y a un manque à gagner de 358 milliards de francs qui sont détournés. C’est une corruption systémique du régime IBK dont l’affaire des contrats militaires surfacturés est un exemple », a regretté Adama, qui avait voté pour IBK en 2013.
Un constat partagé par un autre auditeur, Noum, qui affirme que « le Mali a reculé sur toute la ligne ces cinq dernières années », avant d’égrener les promesses non tenues du candidat IBK en matière de sécurité, de lutte contre la corruption, de développement économique et d’emploi des jeunes. « Voilà le bilan extrêmement médiocre du président sortant ».
Si certains auditeurs, à l’image de Chérif, ont tenté de prendre la défense d’IBK, arguant des chiffres officiels qui assurent que les 200’000 emplois pour les jeunes promis en 2013 ont bel et bien été créés au cours du dernier mandat présidentiel, ils ont été repris par le modérateur du débat, Juan Gomez.
« Il y a deux mois, j’ai fait une émission dans un amphithéâtre bondé de Bamako. Le ministre de la Jeunesse a assuré qu’officiellement 234’000 emplois avaient été créés. Mais quand le ministre a annoncé ces chiffres, il a été hué par l’ensemble de l’amphithéâtre. Les jeunes n’y croient pas », lui a rétorqué le journaliste de RFI.
Certains auditeurs sont même allés plus loin, assurant que « le président ne devrait pas se représenter ». « Tous les maliens sont déçus par son inaction. La question sécuritaire devient de plus en plus complexe. La question du Nord n’a pas été réglée et maintenant, c’est le Centre (qui pose problème). Le président ne trouve pas de solution », s’est plaint un auditeur.
Un point de vue partagé par Solo, pour qui « IBK devrait s’inspirer de François Hollande et ne pas se représenter. Quand on a échoué dans les grandes largeurs, on en tire les conséquences ».
Pour la plupart des auditeurs, qui avaient voté pour IBK en 2013, l’heure est aujourd’hui aux « désillusions ». « Son programme nous avait séduit en 2013. Pour ma part, j’avais retenu les thèmes de la jeunesse et de la sécurité. Depuis, la situation a empiré. Le pays mérite mieux », a conclu Abdoulaye.