Dans le paysage immobilier français, acheter un logement en viager est une option de plus en plus prisée par les investisseurs. Ce type d’achat présente plusieurs avantages pour l’acquéreur comme pour le vendeur, mais aussi certaines spécificités qu’il convient de bien connaître avant de se lancer.
Sommaire
Qu’est-ce que le viager ?
Le viager est un mode d’acquisition immobilière particulier, dans lequel l’acheteur (débirentier) verse au vendeur (crédirentier) un capital initial appelé bouquet, ainsi qu’une rente périodique pendant toute la durée de vie de ce dernier. À la mort du vendeur, l’acheteur devient propriétaire du bien immobilier sans avoir à verser d’autres sommes.
Deux types de viagers
Il existe deux types de viagers :
- Le viager libre : dans ce cas, le débirentier peut jouir librement du bien dès la signature du contrat, que ce soit pour y habiter ou pour le louer.
- Le viager occupé : le crédirentier continue d’occuper le logement jusqu’à son décès ou l’entrée en maison de retraite. Le débirentier ne pourra profiter du bien qu’à compter de cet événement.
Le viager libre est moins courant que le viager occupé, car il nécessite un capital initial et une rente plus importants.
Pourquoi acheter en viager ?
Pour optimiser son investissement immobilier
L’achat en viager permet de bénéficier d’un prix d’acquisition inférieur à celui du marché, puisqu’il tient compte de l’espérance de vie du crédirentier. Il peut donc s’avérer intéressant, notamment dans les régions où les prix de l’immobilier sont élevés.
Pour diversifier son patrimoine
Acheter un logement en viager est également une façon de diversifier son patrimoine et de sécuriser ses placements en cas de fluctuation des marchés financiers.
Un choix éthique
Cette forme d’investissement correspond également à une solution solidaire entre générations. En effet, elle permet aux personnes âgées de disposer d’un complément de revenu tout en profitant de leur bien immobilier, tout en offrant aux investisseurs la possibilité d’acquérir un bien à moindre coût.
Quelles sont les étapes à suivre pour acheter en viager ?
Trouver un bien immobilier en viager
Il existe plusieurs sites spécialisés ainsi que des agences immobilières proposant des biens en viager. La consultation des petites annonces sur internet et dans la presse locale peut également être utile. L’idéal est de faire appel à un professionnel du viager pour obtenir des conseils avisés.
Estimer la valeur du bien
Le calcul de la valeur d’un bien en viager est complexe, car il prend en compte plusieurs paramètres :
- la valeur vénale du bien (estimée par un professionnel ou à partir des prix du marché)
- l’espérance de vie du crédirentier selon les tables de mortalité de l’Insee
- les conditions d’occupation du bien (libre ou occupé)
- le montant du bouquet et de la rente
L’étude de ces éléments permet de déterminer la décote applicable au prix d’achat, ainsi que le montant de la rente à verser.
Négocier les modalités du contrat
Les parties sont libres de fixer le montant du bouquet et de la rente. En général, plus le bouquet est élevé, plus la rente sera faible, et inversement. La négociation doit se faire en tenant compte de la situation financière du vendeur et de l’acheteur, ainsi que de la valeur du bien et de sa décote liée au viager.
Signer le compromis de vente
Chaque partie ayant accepté les conditions du contrat, un compromis de vente sera signé chez le notaire, précisant les modalités de l’achat en viager et notamment :
- la répartition des charges et des frais (travaux, taxe foncière…)
- les conditions de paiement de la rente viagère
- les garanties demandées à l’acquéreur pour le paiement de la rente
- le délai entre la signature du compromis et celle de l’acte définitif
Signer l’acte définitif de vente
Cette étape se réalise également chez le notaire, qui aura préalablement vérifié que l’ensemble des conditions suspensives mentionnées dans le compromis ont été levées.
Quels sont les risques liés à l’achat en viager ?
Un aléa démographique
L’un des principaux risques pour l’acheteur est que le crédirentier vive plus longtemps que prévu initialement, ce qui prolongerait la durée de versement de la rente et augmenterait d’autant le coût total de l’investissement. Inversement, si le crédirentier décède prématurément, l’investisseur récupérera rapidement le bien sans avoir eu à verser la totalité de la rente.
Une charge financière potentiellement lourde
En cas de difficultés financières, un acheteur pourrait rencontrer des problèmes pour assumer le paiement de la rente viagère. Le non-paiement de cette dernière peut entraîner la résiliation du contrat et obliger l’acquéreur à verser des dommages et intérêts au vendeur, voire à restituer le logement.
Les spécificités juridiques et fiscales
Acheter un logement en viager implique également de connaître les lois et régulations en vigueur. C’est pourquoi il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel du secteur (notaire, avocat) pour éviter toute mauvaise surprise ou litige. Astuce : prévoir une clause de réversibilité
Il est possible d’inclure dans le contrat une clause de réversibilité de la rente, qui permet, en cas de décès de l’acquéreur avant celui du crédirentier, que cette dernière soit reversée à un tiers désigné (conjoint, enfants…) jusqu’à la fin du contrat. Cette option peut être sécurisante pour les deux parties et protéger ainsi les intérêts des héritiers.
En conclusion, acheter un logement en viager est un investissement immobilier atypique mais potentiellement très rentable et solidaire. Il nécessite néanmoins d’être bien conseillé et informé sur les modalités du contrat et les risques encourus.
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