Quand on investit, il ne suffit pas de viser un bon rendement. Il faut savoir dans quelle mesure on pourra récupérer son argent rapidement. Cette capacité à vendre un actif sans perte excessive s’appelle la liquidité. Alors, qu’en est-il des produits structurés ? Peut-on les revendre facilement en cours de vie ?
Produits structurés : définition et variété
Un produit structuré est une solution d’investissement qui associe plusieurs instruments financiers (obligations, options, indices, etc.) pour viser un objectif précis : sécuriser une partie du capital, déclencher un rendement conditionnel ou répondre à un scénario de marché.
Ces produits ne sont pas tous identiques. Certains sont simples, à capital protégé, d’autres plus complexes, comme les autocallables (remboursement anticipé sous condition). Leur niveau de risque, leur transparence et surtout leur liquidité peuvent varier fortement d’un type à l’autre.
Mieux vaut donc bien comprendre ce que l’on cherche à atteindre, et notamment savoir pourquoi investir dans des produits structurés plutôt que dans d’autres solutions à capital garanti ou à rendement fixe.
Liquidité vs illiquidité : ce que ça implique
Un actif est liquide s’il peut être vendu rapidement, à un prix proche de sa valeur de marché. Une action cotée sur une place boursière liquide en est un bon exemple. À l’inverse, un actif illiquide est plus difficile à céder sans décote, et peut nécessiter des délais importants.
Avant d’engager une partie de son épargne, il est donc important de choisir d’investir dans un actif liquide ou illiquide, en tenant compte de ses besoins de disponibilité à court terme et de son horizon d’investissement.
Les produits structurés sont-ils liquides ?
La plupart du temps, non, ou du moins, pas dans les conditions habituelles du marché. Voici pourquoi :
- Pas toujours cotés sur un marché : la majorité des produits structurés sont émis de gré à gré (over-the-counter), donc sans place de cotation publique.
- Revente conditionnée au marché secondaire de l’émetteur : la liquidité dépend souvent de la volonté de l’émetteur de racheter le produit, ce qui peut être limité ou soumis à certaines conditions.
- Décote potentielle en cas de sortie anticipée : si l’investisseur revend avant l’échéance, il peut subir une décote, même en l’absence de baisse des marchés.
- Valorisation peu lisible : en l’absence de cotation, la valeur du produit repose sur des modèles internes, souvent peu accessibles au grand public.
Imaginons un investisseur ayant souscrit à un produit structuré à capital conditionnellement protégé, avec une durée de 5 ans. Deux ans plus tard, il souhaite le revendre. L’émetteur accepte, mais propose une valeur de rachat à 92 % du nominal, car le produit est moins favorable à ce moment-là. Résultat : une perte de 8 %, sans compter les éventuels frais.
Ce scénario est courant. Il montre que même si une revente est théoriquement possible, la réalité peut être moins avantageuse que prévu.
Et les frais dans tout ça ?
La faible liquidité peut aussi engendrer des coûts indirects :
- Spread acheteur/vendeur élevé : l’écart entre le prix de revente proposé et la valeur théorique peut atteindre plusieurs pourcents.
- Frais de traitement ou pénalités de sortie anticipée.
- Absence de garantie de rachat, même par l’émetteur, en cas de conditions de marché extrêmes.
Ces éléments doivent être examinés avant toute souscription.
Pour quel type d’investisseur ?
Les produits structurés ne sont pas adaptés à ceux qui ont besoin de flexibilité ou qui prévoient de mobiliser leur épargne à court terme.
Ils conviennent plutôt à :
- des investisseurs déjà diversifiés, capables d’immobiliser une partie de leur capital,
- des profils à la recherche d’un rendement conditionnel sur un horizon de 3 à 8 ans,
- des personnes conscientes du risque de sortie anticipée défavorable.
Dans tous les cas, la part investie doit rester cohérente avec le reste du portefeuille pour ne pas bloquer la liquidité globale.
Les produits structurés ne sont pas, par nature, des actifs liquides. Leur revente peut être difficile, coûteuse ou incertaine. Ce sont des solutions à considérer avec prudence, dans le cadre d’une stratégie long terme et avec une partie du capital que l’on accepte d’immobiliser.
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