Panique sur le secteur bancaire : est-ce aussi grave qu’en 2008 ?

Camille D

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Panique sur le secteur bancaire : est-ce si grave ?

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Impossible de passer à côté de la crise du secteur bancaire depuis quelques semaines. Après la chute de plusieurs banques, américaine et suisse, la panique gagne les Français, qui craignent une nouvelle crise, comme en 2008. Alors, pourquoi parle-t-on de crise bancaire ? Quel est le contexte ?

Un contexte fragile

Aux USA

Silicon Valley Bank (SVB), banque de taille moyenne privilégiée des start-up technologiques, a récemment fait faillite en raison de l’effet négatif du resserrement monétaire de la FED (hausse des taux) sur la valeur de son portefeuille obligataire. La banque avait choisi de placer une grande partie de l’important afflux de liquidités en obligations sur le long terme, qui ont finalement été vendues face aux demandes des clients de récupérer leur argent. La FED a alors débloqué 25 milliards de dollars pour soutenir les banques en manque de liquidités et éviter une panique financière.

En Suisse

Pendant ce temps, le Crédit Suisse était confronté à une situation tout à fait différente. La déclaration de la Saudi National Bank, son premier actionnaire, selon laquelle elle n’augmenterait pas sa participation dans la banque suisse, a provoqué une chute en bourse de près d’un quart de sa valeur. Cette absence de soutien à une banque déjà fragilisée par une série de scandales a conduit à une décision radicale : pour garantir la stabilité financière et protéger l’économie suisse, UBS, le premier groupe bancaire suisse, a racheté le Crédit Suisse pour 3 milliards de francs suisses en actions.

Secteur bancaire : vers la même situation financière qu’en 2008 ?

Crise sur le secteur bancaire : comment réagir ?
Crise sur le secteur bancaire : comment réagir ?

On note que les événements actuels touchant les banques ont suscité des inquiétudes quant à une possible réédition de la crise financière de 2008. Malgré les similitudes, la situation actuelle diffère de celle de l’époque.

Contrairement à la crise précédente, aucun actif toxique ni fraude ne sont mis en cause en 2023. De plus, depuis la crise de 2008, les grandes banques de la zone euro sont soumises à la réglementation Bâle III, qui leur impose notamment un renforcement de leurs fonds propres et une gestion accrue de leur risque de liquidité. En outre, les apports de liquidités des banques centrales sont aujourd’hui illimités et rapides pour éviter une contagion de tout le secteur bancaire.

Malgré ces différences, les récents événements ont néanmoins mis en évidence la nécessité de rester vigilant quant aux risques inhérents au secteur bancaire et à la nécessité de maintenir une réglementation stricte pour garantir la stabilité financière.

Quelle est la situation actuelle des valeurs bancaires ?

La semaine dernière, les valeurs bancaires ont subi une forte baisse en bourse, notamment pour UBS et Crédit Suisse, qui ont respectivement perdu 8,6 % et 62,4 % à l’ouverture de la bourse lundi après l’annonce du rachat. Cette chute est due aux obligations hybrides, qui sont des instruments de dette émis par Crédit Suisse pour renforcer ses fonds propres.

Les autorités suisses ont décidé que ces obligations ne seraient pas remboursées aux détenteurs, ce qui a choqué les marchés, car traditionnellement, les actionnaires supportent les pertes avant les obligataires. Cette décision a eu un impact important sur les marchés, et plusieurs banques en Europe, qui ont également recours à ces obligations, ont vu leur valeur baisser.

La tension du secteur financier a-t-elle une conséquence pour les investisseurs en France ?
La tension du secteur financier a-t-elle une conséquence pour les investisseurs en France ?

Cependant, pour rassurer le secteur, la Banque centrale européenne a réitéré que les obligataires resteraient prioritaires sur les actionnaires en cas de problème en zone euro. Cette déclaration a rassuré les investisseurs. Néanmoins, les marchés, tant sur les actions que sur les obligations, restent marqués par une très forte volatilité aujourd’hui.

Que faire dans un tel contexte ?

La situation actuelle appelle à la prudence. Si vous avez des valeurs bancaires dans votre portefeuille, vous devez vous attendre à de fortes variations, car la récente secousse bancaire a effacé la hausse observée en début d’année. Vérifiez également la composition de vos fonds (OPCVM). Il est recommandé de ne pas paniquer et de privilégier un investissement progressif en utilisant des versements programmés, que ce soit en débutant ou en poursuivant vos investissements.

Camille D

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