Le groupe Renault, et plus globalement l’alliance, doivent annoncer leur plan de réduction des coûts d’ici fin mai. Depuis l’annonce du plan courant février, les rumeurs vont bon train. En effet, le groupe a récemment vécu une succession d’évènements venant perturber sa pérennité dans le temps. Entre l’éviction soudaine de l’ex PDG historique Carlos Ghosn, la perte de confiance mutuelle au sein de l’alliance, les démissions des hauts dirigeants pour se rendre chez la concurrence et enfin la crise actuelle du coronavirus, le groupe a nettement perdu en valeur et en crédibilité. Cela s’est immédiatement transcrit dans sa valeur boursière qui a été divisée par plus de 3 en l’espace d’un an. Celle-ci poursuit d’ailleurs sa lente chute au fil des semaines.
Par ailleurs, la rentabilité du groupe a été remise en cause cette année avec une marge opérationnelle à peine supérieure à 4% tandis que les grands groupes constructeurs concurrents dépassent les 7-8%. Rappelons que l’année dernière, les marges atteignaient plus de 6%. La conséquence est directe avec une annonce des résultats affichant des pertes à hauteur de 141 millions d’euros. La trésorerie nette du groupe, appelée également « free cash flow » a également subit un revers depuis l’arrêt soudain de l’ensemble des usines. En effet, le groupe a durant le premier trimestre brûlé près de 5 milliards d’euros sur un fond global initial de 15 milliards. C’est dans ce contexte que le groupe a récemment fait appel à l’aide de l’état afin de subvenir à ses besoins de très court terme.
Ainsi, le gouvernement avait annoncé quelques jours auparavant l’accord d’un prêt garanti à hauteur de 5 milliards d’euros. Cependant, ce prêt est adossé à certaines caractéristiques. Pour se voir accorder son prêt, le groupe devra s’engager sur le maintien d’un certain niveau d’activité en France.
Cependant, les rumeurs vont dans le sens contraire de ces conditions, puisque le plan devrait prévoir la fermeture de 3 sites industriels à court terme en plus de la reconversion d’un autre site. En effet, l’usine de Dieppe, la Fonderie de Bretagne ainsi que l’usine de pièces de rechange de Choisy-Le-Roi auraient été identifiées comme cibles pour une fermeture imminente. L’avenir de l’usine de Flins reste quant à lui en suspend avec initialement un projet de reconversion avant de potentiellement la fermer. Ces rumeurs font grincer des dents l’état qui a tenu à rappeler que « Renault joue sa survie ». Selon Bruno le Maire le prêt n’a toujours pas été signé, et ce genre de mesure iraient contre les faveurs de l’état qui pousse au maintien d’activité en France.
Le groupe doit donc réaliser un arbitrage afin de proposer un plan viable et capable de réduire les coûts fixes du constructeur à hauteur de 2 milliards d’euros d’ici 3 ans. Outre les fermetures probables de sites, les autres effets de leviers soulevés sont la délocalisation d’une partie du pole ingénierie en Europe de l’Est, l’arrêt des contrats de prestations, ainsi que la mise en place d’un plan de départ volontaire. Le rendez-vous est donc pris pour le 29 mai, date à laquelle l’annonce du plan sera officielle.
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